mercredi 2 novembre 2011

L'événementiel peut-il (vraiment) se réformer ?

La semaine dernière j'ai passé quasiment deux jours pleins sur le salon Heavent, l'un des deux rendez-vous qui comptent dans le milieu de la communication événementielle.


Deux choses m'ont particulièrement marqué.


La première c'est que la R.S.E. n'intéresse pas grand monde dans l'événementiel.
A commencer par l'organisation qui n'a pas donné une place particulière à l'éco-conception ou même l'information minimale de telle ou telle initiative. On aurait apprécié pourquoi pas un bilan carbone de l'expo, un parcours "déchets", des bonnes pratiques mises en valeurs, un mot sur la gestion des hôtesses d'un salon qui ferme deux jours sur trois à 22 heures, que sais-je encore…
Rien. Sauf peut-être une "Bionade" (une limonade au goût "spécial" fournie par un exposant) offerte à ceux qui avaient le bon badge !


Je pensais me "rattraper" avec les deux conférences qui traitaient de R.S.E. Elles étaient quasi-désertes.
Bien sûr, on pourra toujours argumenter sur tel invité, tel contenu, telle présentation, mais le compte n'y sera pas.


Ce secteur saura-t-il négocier le virage d'un nouveau business-model ? 
J'en doute.
J'en doute encore plus lorsque j'en viens à la deuxième chose qui m'a choqué : le tabac sur les stands.
Faut-il préciser qu'il est interdit ? Il est interdit non pas pour des raisons morales ou même de  sécurité. Il est interdit pour ne pas créer un amiante bis. C'est à dire une maladie professionnelle dont on connait aujourd'hui les tenants et les aboutissants.
Hé bien nombre de serveurs, employés de traiteurs, on été copieusement enfumés.
Ce qui donne une indication précieuse sur, finalement, la disposition intellectuelle de bon nombre d'acteurs de ce secteur.


Par nature l'événement est éphémère, exceptionnel, hors du temps, toute une littérature dont les agences savent, à juste titre, distiller les qualités.
L'urgence est le quotidien, l'exception la règle, le timing l'arbitre intraitable, bref, toute une culture de l'exception qui sert d'excuse pour ignorer le monde qui tourne autour.


Faut-il le préciser, je ne m'érige ni en juge, ni en critique, ni en donneur de leçons, mais en observateur. Un observateur qui constate, une fois de plus, que les changements ne viennent  pas que des normes, des labels, ou des célèbres best-practices.
Mais bien d'un changement culturel. Un changement de lecture d'un métier, d'une pratique, ou d'une consommation. 
Rarement celui-ci se déroule dans le consensus et la bonne humeur. Regardez l'exemple du Vélib' à Paris.
Mais il est le fruit d'un équilibre nouveau entre toutes, -toutes-, les parties prenantes concernées. 
Alors, sans doute annonceurs, agences, prestataires, syndicats et organisations devront contribuer à établir ce nouvel équilibre. Mais il faudra bien un déclencheur. Déclencheur qui est souvent une crise (un cataclysme ?).
Un peu comme ce qui nous attend en 2012…  

1 commentaire:

  1. merci pour ces observations honnêtes !

    cyril

    PS tu peux généraliser au milieu de la communication en général et pas que de la communication événementielle...

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